Sortie Neyrac-les-bains et Souilhol Samedi 1° février 2025 (sortie proposée par André Ray)
Une douzaine de personnes se sont retrouvées au parc thermal pour participer à cette sortie proposée par Maryse et André, la présence de l’adjoint au maire de Meyras nous a permis d’avoir des informations utiles sur l’histoire de la station, et en fin de circuit sur une carrière de vaugnérite probablement utilisée pour le portail de l’église de Meyras (dos de couverture du bulletin SGA 2025).
Le maar Doris, sur lequel est aujourd’hui établi la station thermale , est un cratère de maar lié à une éruption phréato-magmatique dont les produits d’explosion forment la lèvre du cratère située au dos de la station. L’érosion des versants a ensuite comblé le cratère sur le quel plusieurs sources ont pu être exploitées depuis l’antiquité en particulier pour des traitements dermatologiques (maladies, blessures, inflammations).
Parmi ces sources thermales , la source mofeta (photo 1) est la plus connue notamment suite aux correspondances entre Faujas de Saint Fons et le chevalier Hamilton au siècle des Lumières puis grâce à l’engouement pour ce type de phénomène assez rare au XIX ème siècle dont l’accès est normalement fermé en raison des risques d’intoxication liés à la remontée de gaz carbonique. Maryse a évoqué l’histoire de cette mofette ainsi que les observations et expériences qui y ont été menées depuis le XVIII° siècle. Nous avons pu pénétrer dans le local où se trouve la source dans lequel le parc a installé un dispositif permettant de repérer le niveau du gaz carbonique. Malheureusement, comme cela se produit de temps en temps, il n’y avait pas de gaz carbonique piégé à la source le jour de notre visite (probablement en raison des conditions climatiques qui ont précédé la visite).


A partir du hameau du Souilhol, près duquel une coulée basaltique a été émise pour rejoindre la vallée du Lignon, nous avons entamé, au milieu des scories et des bombes, l’ascension du volcan qui culmine à 680 m, les bombes de type « croûte de pain » présentent souvent un pourtour plus dur (car refroidi plus rapidement durant son parcours aérien) qui s’est craquelé au moment de l’impact. L’une de ces bombes est remarquable par sa taille (photo 2). Les scories présentent parfois une forme rubanée ou torsadée correspondant à une lave très fluide émise à une température élevée.Les projections peuvent aussi présenter une forme bulleuse liée à la présence de gaz carbonique.
Le Souilhol est un volcan de type strombolien alternant phases explosives et effusives caractérisées par une lave très fluide, il fait partie des (très) jeunes volcans d’Ardèche dont beaucoup sont situés sur un axe identifiable depuis son sommet depuis le Suc de Bauzon (visible par temps clair) la gravenne de Montpezat, la gravenne de Thueyts (exploitée pour la pouzzolane), le maar Doris, le Souilhol et la coupe de Jaujac.
Au sommet du Souilhol, du côté de Neyrac, on distingue une formation constituée de projections retombées encore chaudes à proximité du cratère qui se sont soudées pour constituer un relief (spatter rempart).
Redescendus par une petite route vers le Lignon qui permet d’avoir une jolie vue sur la coupe de Jaujac (photo 3) nous avons retrouvé la magnifique coulée basaltique de ce volcan (photo 4) que l’on peut également observer sur le site aménagé du pont de l’échelette où l’on distingue nettement de bas en haut la vraie colonnade, l’entablement et la fausse colonnade (photo 5). En suivant la vallée vers l’aval cette coulée semble s’interrompre et n’est plus signalée lorsque la coulée du Souilhol débouche dans la vallée du Lignon (photo 6). E. T Berger avait émis l’hypothèse que la coulée du Souilhol a bloqué celle de la coupe de Jaujac qui serait donc plus tardive, mais le sujet est encore en discussion (pas de contact entre les coulées, origine de l’épaisse coulée du Souilhol observable plus en aval (photo 7) à proximité du pont Rejus
L’emplacement d’une ancienne carrière de Vaugnérite a ensuite été observé en rive droite de l’Ardèche à environ 200m du pont Réjus.
La coulée basaltique du Souilhol a ensuite été observée à Pont de Labeaume (photo 8) , lieu dit pont de Rolandy, où elle passe au-dessus de la coulée basaltique venant du Ray-Pic reconnaissable à ses grosses enclaves vertes de péridotite (olivine) Plus en aval, à la sortie du village, coté Sud, un éboulement récent a permis d’observer la fin de la coulée du Souilhol avec ses prismes caractéristiques (photo 8).
De retour à Neyrac, nous sommes descendus au bord de l’Ardèche à proximité de l’office de tourisme pour examiner le contact d’un des bras d’une autre coulée de lave du Souilhol avec la rivière (l’autre bras est visible en empruntant la route qui monte du pont à la station thermale). Des niveaux de galets cimentés apparaissent en rive droite de l’Ardèche, ils résistent mieux à l’érosion (crues) que les galets sous-jacents et que les matériaux volcaniques situés au-dessus : des tufs calcaires (photo 9) ont pu se former en relation avec les sources thermales très carbonatées et ont soudés les galets tel un ciment articifciel, Ces eaux carbonatées sont issues comme le gaz carbonique du maar Doris . Des émanations de gaz carbonique sont d’ailleurs souvent visibles dans le lit de la rivière en basses eaux mais ce n’était pas le cas lors de cette visite en hautes eaux .







Texte et images André RAY
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